David est près de moi. Nous sommes prêts à accueillir notre deuxième enfant, mais voilà que je me rends compte que le côté droit de mon ventre est encore sensible. On me pince pour vérifier et j'ai mal. L'anesthésiste me remet une dose et attend 15 min. Deuxième essai, on me pince, on incise et rien à faire, la douleur est toujours là. Mon côté droit aura été réfractaire jusqu'au bout. Le médecin décide donc de procéder à une anesthésie générale. David ne peut plus rester et on l'amène de l'autre côté de la porte. Il ne verra rien de la naissance de sa fille mais sera le premier à l'accueillir. Encore une déception. Je prends sur moi et je me dis que ce qui compte c'est le bébé.
Je me réveille 1h30 plus tard en salle de réveil. Je suis branchée, j'ai mal et je réalise que mon bébé est né. A peine le temps d'ouvrir les yeux et elle arrive dans les bras de David, toute belle. On me propose de l'allaiter sans tarder...ce qui me semblait inespéré.
Mon premier tête à tête avec Adèle se fait sans encombre et je savoure le moment malgré la douleur.
Je suis sous haute surveillance. Le médecin m'a expliqué que j'avais fait une hémorragie et qu'il y avait eu une pré-rupture de l'utérus. Sur le coup je ne réalise pas. Les explications viendront après. Ma deuxième merveille est là contre moi. Adèle est née à 16h56, je n'ai pas entendu son premier cri, mais peu importe, le premier regard qu'elle m'adresse fait de moi une maman nouvellement comblée.

Après le dernier passage de la sage-femme, le col n'ayant pas bougé, cette dernière nous dit attendre l'avis du médecin en charge des césariennes pour confirmer la marche à suivre. Je suis déçue à ce moment-là, mais curieusement je m'y attendais.
Le médecin en chef revient, constate comme la sage-femme qu'il n'y pas de réelle avancée et nous dit qu'il se donne encore deux heures et que l'on va me poser la péridurale d'ici peu de temps. En attendant, on m'installe dans une autre salle et je patiente comme je peux à l'aide d'un ballon que l'on finit par me proposer. Ce dernier m'aide relativement bien à passer les longues minutes avant la péridurale.
Il est 13h00. Déjà 10h que je subis mes contractions.Nouvel examen et petite avancée. Le col est déclaré souple et saigne, ce qui confirme qu'il travaille. De plus, j'ai perdu une partie des eaux en allant aux toilettes. Je finis par me dire que c'est bon, que l'accouchement par voie basse va pouvoir se faire. David lui est toujours sceptique.
Face à cette petite avancée, on décide de me poser la péridurale.
La péridurale est posée sans difficulté. La sage-femme décide de m'aider et me pose une perfusion avec un produit qui permet d'accélérer les contractions. Le produit fonctionne et les contractions sont de plus en plus rapprochées. Elle me dit revenir dans une heure pour voir si elles font leur effet sur le col.
Au bout d'une heure, il est 14h00, rien n'a changé. A peine 3 doigts. La sage-femme est déçue. Elle ne comprend pas et me dit que tout est réuni pour que je réussisse. La péridurale marche à moitié et je ressens tout du côté droit. David commence à fatiguer de me voir peiner comme je le fais. Il me parle de la nécessité de faire une césarienne et m'avoue qu'il ne croit pas à mes possibilités d'accoucher par voie basse vu mon passé gynécologique.
A 15h00 les médecins reviennent, le col n'a pas bougé et décision est prise de m'amener au bloc pour la césarienne. J'accepte la décision, un peu résignée. Le temps de tout débrancher, de me préparer, de descendre, d'attendre le feu vert de l'anesthésiste et me voilà au bloc. Il est 16h00. David est convié au bloc pour me soutenir. Il est beau déguisé en infirmier. On m'administre une deuxième dose d'anesthésiant pour endormir mon ventre.Et encore une fois, rien ne va se passer comme prévu...

Il est 3h du matin, ce samedi 21 novembre 2015. Des contractions me sortent d'un sommeil agité. Elles ressemblent beaucoup aux contractions que j'ai eues au cours des 3 derniers mois de ma grossesse. Je ne m'inquiète donc pas et je tente de retrouver le sommeil. Je n'y parviendrai plus.
Les contractions sont espacées de 10 min et cela m'intrigue. Je décide donc de m'aider d'une application très pratique sur mon téléphone afin de mesurer la fréquence des contractions. Au bout d'un certain temps les contractions se rapprochent dangereusement. De 4 à 5 min. C'est à ce moment-là que je me décide à réveiller David. Il est alors persuadé qu'il s'agit là de fausses contractions. Je le persuade que non, application de l'iphone à l'appui. Nous finissons donc par nous préparer, rassemblons les affaires et prenons la route pour l'hôpital laissant notre petite Louise aux bons soins de sa tante.
Les contractions se font de plus en plus fortes et proches. Nous arrivons à l'hôpital à 6h et sommes pris en charge par une sage-femme que nous avons extirpée de ce qui semblait être un profond sommeil... Le monitoring est mis en place. Bébé va bien. Les contractions sont bien présentes. La sage-femme m'examine et le col n'a pas réellement bougé : 1 doigt. C'est peu, mais c'est dejà ça lorsque l'on sait que mon col est capricieux et peu coopératif.
Mon dossier est examiné avec minutie et la décision est prise de me garder. Un accouchement par voie basse est envisagé. C'est alors pour nous le début d'une longue attente et d'un travail très éprouvant....la sage-femme repasse presque toutes les deux heures. Entre temps, je marche mais les douleurs me donnent le vertige. J'essaie d'adopter des positions pour me soulager au mieux : debout, assise, allongée sur le côté.
Je n'ai toujours pas mangé et n'aurai pas l'autorisation de le faire dans le cas où une césarienne devait être faite en urgence.
La sage-femme repasse vers 11h et constate ce que David et moi craignions plus que tout : 8h après le début des contractions, je suis toujours à un doigt....

Surprenante jusqu'au bout !
Alors que sa grande sœur était arrivée à J+2, notre petite Adèle est arrivée en fin d'après-midi le samedi 21 novembre 2015 avec 4 jours d'avance. Armée de ses 3kgs310 et ses 51 cms, elle se porte à merveille. Digne héritière de sa mère, elle arbore une chevelure luxuriante qui n'est pas passée inaperçue !
Après 5 jours passés à la maternité, elle a pu rentrer à la maison y retrouver sa sœur.
Première photo de notre tendre Adèle ❤️❤️❤️